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Nouvelle : Thulé

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Message  Marocolo Mar 28 Mai 2013, 01:24

Pour résumer en quelques mots, disons qu'il me plaît d'aiguiser ma plume à mes heures perdues. Voici une nouvelle que j'ai finie d'écrire récemment. Elle est plutôt orientée science-fiction mais bon j'espère qu'elle vous plaira:)

Marocolo
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Message  Marocolo Mar 28 Mai 2013, 01:26

Elle semblait si menue, si fragile. Minuscule bille blanchâtre qui pointait timidement le bout de son nez dans le gigantesque vide spatial. Derrière la vitre de protection de la salle d’observation, une foule de curieux contemplait, médusée, la petite planète nacrée qui émergeait de l’océan de ténèbres.
Thulé. Cet astre blafard représentait pour l’ensemble des voyageurs bien plus qu’un simple amas de roches et de composés organiques. Thulé, c’était l’espoir d’une renaissance, un nouveau départ. Le phénix d’une humanité agonisante attendant patiemment de renaître de ses cendres.
- Thulé, marmonna un solide gaillard aux cheveux bruns ébouriffés. Une étincelle de joie s’alluma dans le regard bleuté de l’individu quand le doux murmure parvint à ses oreilles. Le lieutenant Charles Held fixait avec une rare intensité l’infime corps céleste, rêvant du moment où il poserait le pied sur le nouveau continent, aspirant goulûment un air frais et vivifiant, lui qui comme les autres, n’avait jamais connu d’autre atmosphère que celle de l’Ignis.
L’officier leva la tête et balaya du regard l’immense toiture qui s’étendait au-dessus de lui. D’imposants arceaux arc-boutés reliaient entre elles les colossales poutres qui soutenaient la structure métallique de l’appareil.
Ignis ; Charles détestait ce nom. Il préférait ne pas le prononcer, persuadé que nommer la prison d’acier qui l’avait vu naître et grandir, c’était donner corps au carcan qui l’étouffait depuis toujours. Le choix des mots, c’était tout ce qui lui restait ; voilà pourquoi le jeune homme leur accordait une attention toute particulière. Car il n’est que peu de choix véritables laissés à l’individu quand l’intérêt du groupe est en jeu.
Le monstre d’acier avait vu naître en son sein des centaines de générations d’Ignandres ; ainsi étaient nommés les hommes et femmes qui avaient vu le jour sur l’Ignis. Comme tous ses compatriotes, Charles ne connaissait d’autre sol que ce monde de substitution.
Le lieutenant s’adossa contre le mur, laissant son esprit dériver dans les troubles remous du passé.
Qui aurait cru ? pensa-t-il. Oui, qui aurait cru qu’un jour l’humanité serait obligée de vivre dans le ventre d’un être de braises et d’acier ? Qui aurait cru que les fils de l’homme abandonneraient ce berceau de vie qu’était la Terre, immémorial refuge de la nature ? Et qui aurait cru que ce ne serait pas la folie des hommes mais l’implacable Mère nature qui mettrait fin à la formidable épopée de la planète bleue ?
Certains humains condamnèrent leur monde aux affres de la destruction quand ces derniers entrèrent dans l’ère du nucléaire. Mais ce n’est ni l’atome ni même la maîtrise de l’énergie sombre mais le char de feu d’Apollon qui conduisit le monde à sa perte. Le Soleil, ce maître des astres, l’étoile qui embrasa l’étincelle de la vie sur Terre se trouvait être aussi celle qui la lui ôta.
Durant 500 000 ans, l’humanité façonna le monde à sa convenance, faisant fi des lois de survie les plus élémentaires. La seule et unique espèce capable de détruire sciemment son propre habitat. Mais les humains relevaient plus d’un cancer pernicieux rongeant lentement son hôte que d’une boîte de Pandore. Le vrai talon d’Achille de cette Terre fut révélé lors d’un été caniculaire qui pulvérisa les records de température de la planète, asséchant rivières et lacs, condamnant à une horrible mort de nombreuses espèces. L’entièreté des organisations scientifiques étudia de près l’incroyable phénomène et remarqua alors une activité anormale de l’astre de vie. Le Soleil changeait. Ayant épuisé ses réverses d’hydrogène, l’étoile puisait désormais dans sa ceinture d’hélium, produisant une réaction de fusion d’une formidable puissance. La douce et apaisante naine jaune se transformait désormais en une terrifiante géante bleue qui ne tarderait pas à dévorer l’intégralité du système solaire, scellant ainsi le funeste destin de la planète bleue.
L’instinct de survie prenant le pas sur la résignation, les plus grands spécialistes cherchèrent par tous les moyens d’éviter à l’humanité une atroce apocalypse. Parmi les abondantes solutions farfelues, seul l’espace semblait offrir à l’espèce humaine une quelconque chance de rédemption. Le vaste univers fut ainsi fouillé dans le moindre de ses recoins en vue de trouver une exoplanète capable de supporter la vie. A la surprise générale, une petite planète, cachée derrière un gigantesque amas de nébuleuses dans le système Proxima Centauri, révéla sa présence par l’intermédiaire d’une vague magnétique d’une rare intensité qui alerta la communauté scientifique.
Après de nombreux mois d’observations, astronomes et physiciens rendirent leur verdict. Décrivant une révolution de 480 jours autour de son soleil, la planète était composée d’un immense continent recouvert de glace. Hormis les pôles qui cumulaient des températures avoisinant les -150°C, les régions tropicales promettaient des conditions de vie acceptables, de l’ordre de celles des terres arctiques. De la terre, de l’air et de l’eau, tous les éléments étaient là réunis. Ainsi, les différents chefs de gouvernement mirent au point le plus fabuleux projet de toute l’histoire. Un vaisseau, l’Ignis, fut construit. Une sphère de 300 kilomètres de diamètre pour un poids dépassant la centaine de millions de tonnes, la plus grande réalisation de toute l’humanité. Une arche titanesque de la taille d’un petit état, symbolisant le dernier bastion de l’espèce humaine où fut entreposée la mémoire ADN de l’ensemble des espèces ayant récemment foulé le sol terrestre ainsi que d’innombrables œuvres d’art et autres témoins inestimables de la richesse des civilisations humaines.
Néanmoins, tout acte de survie comprend sa part de sacrifice. Surpeuplée, la planète bleue comptait près de vingt milliards d’individus. Seul un million d’entre eux, triés sur le volet, furent choisis pour habiter l’Ignis et assurer la pérennité de l’espèce. Un groupe optimal fut formé, composé des plus dignes représentants des principaux corps de métiers et le 8 février 445 du 306ème millénaire de notre ère, l’Ignis prit son envol et un voyage de mille ans commença alors à travers le vide interstellaire jusqu’à Proxima Centauri.
Une alarme assourdissante retentit dans l’observatoire tandis que des gyrophares projetaient une aveuglante lumière rouge.
- Objectif en approche, déclara une voix féminine à travers les haut-parleurs. Tous les officiers sont chargés de se rendre sur le pont de toute urgence.
Un murmure monta alors de la foule et envahit les lieux. Charles n’en demanda pas plus. Réajustant son uniforme, le lieutenant se dirigea vers la sortie d’un pas leste.

Quelques minutes plus tard, ce dernier entrait dans une immense salle où des centaines d’individus trituraient de complexes engins électroniques.
Sans accorder la moindre attention au tohubohu, le lieutenant traversa rapidement la pièce et prit place devant un imposant dispositif sur lequel on pouvait observer de nombreuses courbes et schémas graphiques qui ne cessaient d’évoluer.
Charles sentit alors une main se poser sur son épaule. Celui-ci se retourna et aperçut une tête potelée où se dessinait un sourire éclatant.
- Paré à l’abordage ? annonça le jeune homme qui ressemblait à s’y méprendre au lieutenant.
Pensées et émotions fourmillant dans son esprit, Charles fixa son frère pendant un long moment, le regard vide puis avec une lenteur mécanique, acquiesça et détourna aussitôt la tête, préférant se concentrer sur son appareil.
Une alarme retentit à nouveau, obligeant le sergent Alexandre Held à occuper le siège resté vide à côté de son aîné. Imitant le reste de la salle qui s’était soudainement tue, les deux frères regardèrent en direction d’un ponton surélevé où un individu à la peau d’un noir de geai, arborant un splendide uniforme bleu marine sur lequel brillaient cinq étoiles d’or brodées sur ses épaulières, ajustait un casque au design élancé.
- Officiers, soldats, les instants qui vont suivre sont non seulement historiques, proclama d’une voix grave le Commandant Nsoki, mais également les plus périlleux que l’équipage de l’Ignis ait eu à affronter. Alors avalez vos pilules de caféine, secouez vos grigris, implorez vos dieux une dernière fois et de grâce restez concentrés sur l’objectif.
L’homme au teint buriné toisa alors l’assemblée du regard, en profitant pour passer sa main velue dans ses cheveux poivre sel.
- Second O’Toole, déclara-il en s’adressant à une jeune femme en treillis qui cachait sous son couvre-chef une flamboyante chevelure rousse. Vous pouvez amorcer la descente.
Celle-ci lança alors une série d’ordres incompréhensibles en direction de l’équipage qui s’échina sur ses appareils et lentement l’énorme vaisseau se mit en branle.
Durant quelques minutes qui s’égrenèrent telles des heures, des millions d’Ignandres retinrent leur souffle à mesure que l’arche pénétrait dans l’atmosphère du continent blanc. L’énorme cuirasse crissa alors que les incroyables températures et forces de pression auxquelles était soumis le vaisseau, dilataient et faisaient onduler les gigantesques plaques de tôle de la coque.
Les rares téméraires qui demeuraient dans la salle d’observation contemplaient devant leurs yeux ébahis, de gigantesques langues de feu aux couleurs bariolées, venant lécher les parois rougissantes du vaisseau. De violents tremblements vinrent secouer celui-ci, en proie à la puissance déferlante des éléments. Puis les secousses se calmèrent et les flammes infernales disparurent, découvrant un paysage glaciaire qui s’étendait à perte de vue. Une immensité désertique, recouverte d’un épais manteau d’un blanc immaculé, s’offrait désormais aux regards abasourdis des enfants de l’arche.
Un dernier spasme vint perturber la coque qui protesta dans un crissement lancinant puis le vaisseau s’immobilisa.
Les hauts parleurs grésillèrent alors et la voix caverneuse du Commandant Nsoki retentit.
- La température à l’extérieur est de -2°C et le temps est magnifique. Ignandres, ce sont mille ans de voyage qui aujourd’hui s’achèvent. Bienvenue sur la radieuse Thulé.
Sur le pont de commandement, des cris de joie explosèrent. Des salves d’applaudissements retentirent tandis que les occupants s’empoignaient à bras le corps, saluant la performance de l’équipage.
Seul Charles demeurait silencieux, les sourcils froncés, fixant ses écrans avec acharnement. Il tapota ceux-ci puis se renfonça dans son siège, l’air soucieux.
- Que se passe-t-il ? demanda Alexandre, intrigué par le comportement de son frère.
- Il y a quelque chose d’étrange avec les outils de mesure, répondit celui-ci en pointant du doigt ses écrans. Au moment où nous avons atterri, les appareils ont enregistré des variations anormales.
- Tu te fais trop de mouron, le rassura son cadet. Probablement des capteurs qui ont grillé lors de la pénétration dans l’atmosphère, rien d’alarmant. Viens, il faut procéder à l’installation d’un camp de base.

Quelques heures plus tard, des tonnes de matériel ainsi que des milliers de militaires étaient rassemblés sur la passerelle de l’Ignis.
Les monumentaux panneaux de la coque coulissèrent alors, dévoilant petit à petit la steppe glaciaire. Au milieu des soldats, l’excitation atteignait son paroxysme. Mille ans d’attente, une vie entière sans sol ferme sous ses pieds ni autre lumière que les lueurs électriques des néons blafards.
Dès que l’ordre en fut donné, les Ignandres se précipitèrent à l’extérieur du vaisseau et pour la première fois depuis un millénaire, des êtres humains avaient à nouveau une terre à fouler.
Une fois l’euphorie du moment passée, les habitants de l’Ignis acheminèrent tout le matériel nécessaire et s’adonnèrent à la construction d’un camp.
L’énorme gueule du vaisseau vomit alors des myriades de véhicules aux gabarits de titans. Excavatrices, pelleteuses et autres formidables outils de machinerie déboulèrent de l’arche et arpentèrent le sol gelé. A leurs côtés, des soldats revêtus d’imposants exosquelettes de métal, tractaient de lourdes caisses, meurtrissant la terre de leurs profondes empreintes.
La lande immaculée fut alors le théâtre de l’effervescence des hommes. Partout, les énormes engins prenaient possession du terrain, creusant, perforant, échancrant le sol de leurs bras de métal tandis que des milliers de soldats et autres membres de l’équipage s’échinaient de part et d’autre du chantier.
Peu à peu, une ébauche de camp émergea hors de la terre. De hautes murailles métalliques s’élevèrent, délimitant ainsi un important périmètre au sein duquel de plus modestes bâtisses tapissaient l’endroit de leurs formes cubiques. Puis la nuit tomba et un voile de ténèbres tomba sur les prémices de la jeune cité.

Charles s’éloigna du tumulte qui régnait sur le chantier, préférant le calme de la lande. S’enfonçant dans les ténèbres, le lieutenant marcha ainsi jusqu’à ce que les lumières du camp ne lui parviennent plus qu’à l’état de lucioles incandescentes.
Un intense halo pourpre illumina alors les lieux, englobant l’officier dans une aura irréelle. Apercevant un monticule non loin de lui, ce dernier s’installa en haut de celui-ci et leva la tête vers les cieux étoilés.
Telles de longues écharpes de soie interprétant une danse lancinante, de gigantesques aurores zébraient la voûte céleste de leurs chatoiements magnétiques.
Etrange sous de telles latitudes, songea le jeune lieutenant, s’imprégnant des scintillements éphémères de ces géantes ionisées qui contrairement à l’habitude irradiaient loin de leurs usuelles bannières boréales.
Captivé par le spectacle qui avait lieu sous ses yeux, Charles ne remarqua pas l’étrange ballet qui semblait s’être emparé de l’éclairage des baraquements. Mus par une force invisible, les lumières du camp s’intensifiaient dangereusement, telles des torches flamboyantes, puis dans un crépitement inaudible, rejoignaient les ténèbres environnantes, d’évanescentes gerbes d’étincelles venant briser le joug de l’obscurité avant de retourner au néant, enveloppées par la noirceur d’une nuit sans lune.
Une douleur commençant à sourdre à la base des tempes, le lieutenant décida qu’il était temps de rentrer à la base et de retrouver la douce chaleur d’une couche bien méritée. La journée avait été harassante et de nombreuses autres suivraient.
L’esprit brumeux, Charles quitta son promontoire de glace et rejoignit rapidement la ville d’acier d’une démarche claudicante.

Le lendemain, Charles entra dans une imposante bâtisse rectangulaire. Suivant son frère de près, les deux officiers pénétrèrent dans une immense salle où des centaines de militaires semblaient boire avidement les paroles d’une blonde plantureuse qui malgré un uniforme blanc androgyne, parvenait difficilement à cacher ses formes généreuses.
Attrapant au vol quelques biocubes qu’il enfourna dans sa bouche en un éclair et prit place à côté de son frère. Le lieutenant déglutit avec peine, les rations alimentaires aux couleurs vives ayant tendance à se transformer en une pâte épaisse au contact de la salive. Même si ces denrées synthétiques avaient été conçues pour contenir les apports nutritifs nécessaires à tout être humain, le jeune officier n’avait jamais pu s’habituer aux intenses saveurs chimiques qui venaient sans cesse agresser ses papilles gustatives.
Finissant de mastiquer son repas condensé, Charles tendit l’oreille en direction de l’exquise oratrice qui semblait secouée d’une inextinguible logorrhée verbale, ponctuant chacun de ses mots par des mimiques surjouées.
- … grâce auxquels nous avons pu lancer une série d’analyse des environs via un dispositif de scanners telluriques. Nous avons ainsi découvert une étrange résonnance magnétique provenant de cavernes à une centaine de kilomètres d’ici. Celles-ci pourraient expliquer les différents incidents que nos infrastructures ont connu la nuit dernière car…
Charles se tourna vers son cadet et agrippa son uniforme d’un geste sec.
- Quels incidents ? De quoi parle-t-elle ?
Se détournant difficilement de la sulfureuse conférencière, le sergent posa sur son aîné un regard encore envoûté.
- Plusieurs installations électriques ont sauté dans la nuit, répondit-t-il sur un ton las.
- On en connaît la raison ?
Alexandre haussa les épaules.
Le jeune lieutenant demeura silencieux, rassemblant ses pensées quand le discours de la jeune femme attira son attention.
- … et, de ce fait, nous aurions besoin de l’un d’entre vous afin de superviser une mission de reconnaissance. Votre tâche consistera à assister une équipe de scientifiques dans leurs opérations ainsi qu’à assurer …
- Mon colonel ? coupa alors subitement Charles qui venait de se lever d’un bond sous le regard éberlué de son frère.
- Lieutenant ? demanda le second O’Toole qui présidait le conseil, cachée derrière la jeune oratrice.
- Je souhaiterais me porter volontaire en tant qu’officier membre de l’expédition, déclara le lieutenant Held sur un ton mécanique.
L’officier supérieur se tourna vers l’individu en blouse blanche qui acquiesça d’un lécher hochement de tête.
- Soit, ordonna le colonel O’Toole. Lieutenant, vous assurerez le déroulement de cette mission d’exploration en collaboration avec le Dr Motz. Vous pouvez disposer.
Charles s’exécuta et parcourut à grandes enjambées les quelques mètres qui le séparaient de la sortie, laissant seul son cadet qui arborait désormais une mine déconfite.
Le lieutenant enfonça prestement la porte et se retrouva à nouveau dehors, humant l’air glacial qui déjà faisait rougir les extrémités de son visage. Puis l’officier emprunta le dédale de rues qui serpentaient à travers les nombreux baraquements.
Longeant un carrefour, ce dernier fut alors alerté par un jeune homme à la calvitie proéminente qui courrait dans sa direction en hélant son nom.
- Davor ? s’enthousiasma Charles tout en étreignant vigoureusement son ami. Ça fait une éternité que je ne t’avais pas vu. Comment se passe ton travail au sein de la section médicale ?
- Malheureusement, ce n’est pas de tout repos, répondit le jeune officier médical d’une voix de stentor. On n’a pas arrêté de courir de toute la nuit. Je n’ai même pas encore pu me rendre au mess pour manger un morceau. Comment c’était ce matin ?
- Rien d’important, juste une mission de reconnaissance. Pourquoi êtes-vous débordés ? La première épidémie de grippe thuléenne ?
- Tu ne crois pas si bien dire. Je ne sais pas ce qu’il se passe mais un nombre incroyable de personnes est venu se plaindre de migraines et de fortes fièvres la nuit dernière.
Charles se passa la main dans ses cheveux, l’air soucieux.
- Vous savez à quoi c’est dû ?
L’interlocuteur secoua la tête de droite à gauche, les lèvres pincées.
- Pas la moindre idée, avoua-t-il. On pensait avoir affaire à une sorte de virus local mais les tests se sont avérés négatifs et les malades continuent à affluer.
- Tu penses que ça pourrait avoir quelque chose à voir avec les coupures de courant de cette nuit ?
- Comment ce serait possible ?
Le jeune lieutenant frotta machinalement la semelle de sa chaussure contre le rebord d’un bâtiment.
- Je ne sais pas encore, dit-il d’une voix grave. Mais ce qui est sûr, c’est qu’un équipement qui a survécu aux intempéries spatiales durant un millénaire ne tombe pas en panne en l’espace d’une nuit sans aucune raison.

La lande gelée se déroulait sous le regard attentif du jeune officier, dévoilant un immense désert de glace aussi blanc que l’ivoire.
Dans un ronronnement calfeutré, le xionolista glissait dans l’air à une vitesse prodigieuse, lévitant à quelques centimètres du sol, propulsé par un imposant cône métallique d’où s’échappait une intense source noire qui semblait absorber la lumière environnante, floutant par intermittence les contours de l’engin.
A son bord, une dizaine de scientifiques étaient aux prises avec d’étranges appareils électroniques qu’eux seuls semblaient comprendre. Charles observait les intrigants personnages d’un œil distrait, surveillant avec une curiosité profane leurs énigmatiques comportements.
Puis, lassé des étranges rituels qui se déroulaient au sein de la nacelle, le lieutenant laissa son regard dériver sur le monotone paysage glaciaire quand, du lointain horizon laiteux, de majestueuses montagnes blanches émergèrent, recouvrant la plaine désertique de leurs ombres immaculées.
Une heure plus tard, l’insolite équipe foulait le sol vierge qui s’étendait aux pieds des géantes de glace.
Une fois le matériel déchargé, Charles scruta les environs avec précaution. Devant eux, une ouverture monumentale séparait en deux la calotte glaciaire telle une gigantesque balafre.
- Si j’en crois le magnétomètre, commença le Dr Motz, la source des résonnances devrait se trouver dans cette direction.
Celle-ci pointa alors du doigt la caverne qui se dressait devant eux. Le groupe se mit alors en marche et pénétra dans la grotte.
Charles redressa la tête et en eut le souffle coupé. De colossales stalactites, larges comme plusieurs poutres, pendaient du plafond grisâtre, inquiétantes excroissances carbonates qui inondaient l’antre de leurs lueurs spectrales. Dans un humour manichéen, d’énormes stalagmites sombres surgissaient du sol, certaines d’entre elles rejoignant leurs alter-egos, formant ainsi des colonnes aux allures titanesques.
Prudemment, l’équipe progressa entre ces miroirs de calcaire, univers figé où la dualité de l’existence s’affirmait dans un brut élan minéral.
L’obscurité envahissant progressivement les lieux, le groupe s’arrêta afin de se munir de lampes torches. Charles pointa la sienne sur les parois anthracite de la grotte qui prirent aussitôt une teinte bleutée. Des crépitements montèrent alors dans son dos, suivit par un vacarme assourdissant. Inquiet, le jeune officier fit volte-face et aperçut les membres de l’équipe s’efforçant vainement d’éteindre leurs appareils desquels s’échappaient de vives flammes vertes.
- Que s’est-t-il passé ? demanda-t-il à la jeune femme qui affichait désormais une mine tracassée.
- Les appareils ont tout à coup surchauffé, répondit-elle tout en inspectant les cadavres calcinés des machines qui jonchaient le sol d’un air préoccupé. Nous devons probablement nous trouver tout prêt de ce qui génère ce champ magnétique. Cependant, juste avant que mon appareil ne parte en fumée, le cadran indiquait un champ de plusieurs milliards de tesla mais c’est impossible.
- Pourquoi ?
La belle scientifique posa sur Charles un regard de braise et ce dernier sentit soudain son cœur palpiter.
- On ne trouve un tel champ magnétique qu’au cœur d’une étoile.
Les deux jeunes gens restèrent muets pendant quelques instants, se scrutant intensément l’un l’autre.
- Que risquons-nous ? questionna le lieutenant d’une voix sombre.
- Aucune idée. C’est la première fois que je me retrouve face à un champ d’une telle intensité. Il faudrait continuer l’investigation de cette grotte mais sans aucun appareil de mesure, je ne vois pas…
- Je vais aller jeter un coup d’œil, coupa l’officier sur un ton plus sec qu’il ne l’aurait voulu. Je serai de retour d’ici une heure.
Ignorant les reproches de la conférencière, Charles s’enfonça dans les ténèbres de la caverne.

Cela faisait désormais près d’une heure que le jeune lieutenant aurait dû rebrousser chemin mais sans qu’il ne sache pourquoi, un élan invisible le poussait à continuer.
Un impénétrable néant régnait ici et la maigre lueur fournie par la lampe semblait bien faible en proportion des ténèbres insondables.
L’officier trébucha contre une pierre glissante et se sentit tomber. Au dernier moment, celui-ci réussit à se rattraper à une paroi de calcaire mais la torche lui échappa des mains et roula à quelques mètres de lui. Le choc éteignit cette dernière, plongeant le lieutenant dans l’obscurité la plus totale. Rampant sur le sol rugueux de la grotte, Charles se traîna sur la roche humide. Une vague de panique déferla dans son esprit, électrisant ses nerfs tandis que son cœur battait à se rompre. Puis l’officier posa la main sur un objet cylindrique qu’il reconnut aussitôt et un calme précaire remplaça alors les effluves de peur qui émanaient du jeune homme.
Un déclic retentit quand Charles ralluma la torche. Le lieutenant balaya les environs et se figea subitement. Son visage se décomposa tandis que sa mâchoire tombait, pantelante.
Une porte titanesque venait d’apparaître derrière les vapeurs ténébreuses. Prenant appui sur un rocher, le jeune officier se leva et tituba jusqu’au monumental édifice.
Charles examina alors ce dernier, époustouflé par sa découverte. Apparemment métallique, sa construction était sans nul doute l’œuvre d’une vie intelligente. Plusieurs fois, le lieutenant se frotta les yeux, persuadé d’être victime d’une hallucination mais la porte demeurait bien là.
Charles tendit lentement son bras et apposa la paume de sa main sur le froid matériau. C’est alors qu’un éclair aveuglant déchira les ténèbres et la grotte vola en éclats sous le regard paniqué du jeune lieutenant.
Un désert de glace apparut alors, immensité pétrifiée, régie par un calme angoissant. Seul un vent polaire venait effleurer la surface du sol gelé, soulevant derrière lui une fine traîne d’un blanc de nacre. Le sol fut alors pris de spasmes. Au début, ceux-ci n’étaient qu’imperceptibles tremblements mais bientôt de violentes secousses leur succédèrent, ébranlant la terre jusque dans ses fondations. Soudain, les vibrations cessèrent et le continent gelé reprit son masque figé. Un silence de plomb régnait sur la lande quand soudain une déflagration terrifiante emplit l’air. La ligne d’horizon se brouilla alors et en l’espace d’un instant, un mur d’air colossal s’éleva jusqu’à des hauteurs inimaginables, déferlant sur la lande à une vitesse spectaculaire.
La steppe polaire disparut subitement, remplacée par le vide de l’espace au centre duquel trônait la planète blanche. Une vague terrifiante vint alors perturber la sérénité du globe blafard. L’enveloppe de l’astre se rida, telle la surface d’une mer soumise aux reflux, puis les contours du corps céleste se brouillèrent et une onde monstrueuse émergea de la perle de nacre, emplissant l’espace d’une vibration à couper le souffle. L’univers se déforma alors et Charles fut projeté à travers le vide sidéral à une vitesse impensable. Les étoiles et galaxies défilaient sous ses yeux dans un intense capharnaüm de lumière. Puis l’espace se figea. La volumineuse onde afflua alors de toute part et poursuivit sa course effrénée, percutant au passage une petite planète d’un bleu profond recouverte d’écume. La Terre.
La vision de l’astre se fissura et un dôme d’or apparut, irradiant une lumière irréelle. Des poussières d’or fin semblaient surgir du fabuleux édifice, retombant dans le vide avec grâce et volupté.
Le jeune officier émergea alors et réalisa qu’il gisait face contre terre. Il étira son cou endolori et remarqua d’étranges symboles qui flottaient dans les airs. Intrigué, celui-ci tenta de saisir les emblèmes quand sa main passa au travers.
Un hologramme, se dit-il, tout en se relevant. Le lieutenant fixa alors les curieux signes qui ne cessaient de changer, se métamorphosant d’une forme complexe à une autre quand une terrible révélation lui traversa l’esprit.
- C’est un compte à rebours, murmura-t-il à voix haute.
Le jeune officier fixa ce dernier, pétrifié.
- Alexandre !
L’image de son frère en danger s’imposa dans l’esprit du jeune homme qui sentit son cœur se serrer. Puis, l’instinct de survie reprenant ses droits, celui-ci attrapa sa lampe et détala à toute vitesse à travers le dédale de calcaire.
Au bout d’un moment qui lui parut durer une éternité, Charles déboula hors de la grotte, hurlant à l’aide. Mais seul le vent du désert répondit à son appel.
- Ils m’ont abandonné ! désespéra-t-il.
Dans une ultime tentative, le lieutenant se saisit de sa radio et tritura l’appareil avec acharnement. Mais les interférences magnétiques avait rendu celui-ci inutilisable et de rage, le jeune homme jeta l’instrument qui se brisa contre un rocher.
Un désespoir sournois commençait à s’insinuer en lui quand un grondement familier parvint à ses oreilles. Un Xionolista approchait. Le lieutenant mit ses mains en visière et reconnut la bouille rondouillarde de son cadet aux commandes de l’engin. Une étincelle de joie envahit alors l’officier qui agita tout à coup ses bras avec frénésie.

Quelques instants plus tard, les deux frères glissaient en direction du camp.
- Et dans ton rêve, tu voyais un raz-de-marée se répandre sur toute la surface de Thulé ?
- Oui et ce jusqu’à la Terre. Tu comprends ce que ça signifie ? déclara Charles d’une voix où l’on sentait poindre l’agacement.
Le sergent secoua la tête en signe de négation.
- Quoique ce soit qui ait construit cette porte, continua-t-il, agitant son doigt devant le nez de son cadet en signe d’avertissement, ce sont eux qui nous ont contactés. Ils savaient que nous viendrions.
- Tu penses qu’ils ont voulu nous tendre un piège ?
Mais le jeune lieutenant ne répondit pas, perdu dans ses pensées. L’image du dôme brillant de mille feux s’imposa à lui. Ils savaient que nous viendrions. Ils voulaient que nous venions. Le jeune homme ressassa sans cesse cette pensée qui l’obsédait quand une idée germa dans son esprit, bouleversant principes et préjugés, laissant l’officier dans un atroce état de doute.
Charles voulut attirer l’attention de son frère quand il remarqua que celui-ci s’était levé de son siège et observait maintenant l’horizon.
- Non mais c’est quoi ça ? dit-il en pointant du doigt un étrange brouillard agité qui semblait se diriger dans leur direction.
Le lieutenant jeta un regard et tout à coup attrapa subitement les manettes de commande, forçant l’engin à virer de bord.
Ecartant brutalement son cadet, Charles obligea le Xionolista à faire demi-tour.
- Qu’est-ce-que tu fais ? Tu as perdu la tête ? lâcha Alexandre, déconcerté.
- Ils voulaient que nous venions, déclara son aîné, les mâchoires serrées.
- Mais de quoi tu parles ? cria le sergent au bord de la panique.
Charles tendit son bras derrière son dos, indiquant le brouillard qui paraissait avoir doublé de volume.
- Ils nous ont trouvés, répondit-t-il, énigmatique. Ce sont eux qui nous ont trouvés et ils voulaient que nous venions.

La vague de brume les avait bientôt rejoints quand les deux frères pénétrèrent dans la caverne.
- Charles ! Où va-t-on ? s’écria Alexandre qui peinait à suivre le rythme soutenu imposé par son frère.
- Vite ! Il faut qu’on entre avant l’onde, rétorqua ce dernier d’un ton sec.
- Quoi ? Entrer où ?
Continuant d’avancer à un rythme effréné, le lieutenant préféra conserver son souffle et ignora le jeune homme.
A mesure que les deux jeunes gens progressaient, un bourdonnement provenant de la grotte se fit entendre. Le bruit commença alors à s’intensifier à tel point que les deux soldats durent hurler de tous leurs poumons afin de se faire entendre. Malgré la fatigue qui commençait à faire pâlir leurs visages, les jeunes hommes ne faiblissaient pas, portés par la plus grande source de motivation du genre humain, l’espoir.
La porte apparut alors, majestueuse, toisant d’un air superbe les colonnes de calcaire qui paraissaient chétives en comparaison.
- Incroyable ! lâcha Alexandre, soufflé par l’incommensurable édifice qui se dressait devant lui.
Le sergent s’arrêta un moment afin de contempler l’extraordinaire chef d’œuvre avant de rejoindre son frère qui grattait frénétiquement celui-ci.
- Je ne comprends pas, il devrait se passer quelque chose, implora-t-il tout en frappant le métal de ses poings.
Au-dessus de leurs têtes, les symboles continuaient à défiler à un rythme constant quand tout à coup, ceux-ci s’immobilisèrent.
Une vague de panique parcourut le jeune lieutenant qui sentit ses cheveux se dresser sur sa tête.
Un vent violent s’engouffra alors dans la caverne, plaquant avec une force formidable les deux frères contre la porte. De violents éclairs blancs vinrent danser contre les parois de la grotte, zébrant le plafond, illuminant les colonnes de de leurs flamboiements électriques.
Dans un effort surhumain, Charles saisit la main de son frère et rencontra dans son regard la même détresse qui saisissait son âme.

Et l’onde déferla.

Les éléments se déchaînèrent. Le ciel et la terre s’entrelacèrent dans une danse infernale. A plusieurs reprises, le jeune lieutenant se sentit imploser, la moindre parcelle de son corps disséminée dans le néant. C’est avec impatience que les deux frères attendaient la mort libératrice mais la Grande Cynique se fit désirer. De vifs papillotements apparurent alors, troublant les ténèbres qui se mirent à onduler. Petit à petit, un tourbillon naquit de ces remous incessants et une colonne de foudre titanesque s’éleva, englobant les jeunes gens. Une ondulation terrifiante secoua l’apparition, torturant ces derniers aux limites du supportable. Le temps et l’espace se mêlèrent alors jusqu’à ne former plus qu’un et un éclair foudroyant déchira le voile du néant, noyant les deux frères dans un océan de lumière.
Charles ouvrit les yeux et une intense lueur l’aveugla. Une fois habitué à l’excès de lumière, le jeune lieutenant balaya les environs du regard. Ce dernier remarqua alors le corps inanimé de son frère qui gisait sur le sol. Le cœur du jeune homme s’accéléra à mesure qu’il s’approchait de son cadet. L’officier tendit le bras mais se figea à quelques centimètres, en proie à un affreux pressentiment quand le corps tressauta. Mu par une joie sans nom, Charles saisit alors son frère et l’aida à se relever.
- Que … Que s’est-il passé ? bégaya celui-ci, désorienté. On est morts ?
Le lieutenant serra son cadet dans ses bras, esquissant un sourire.
- Je ne crois pas, répondit-il sur un ton enjoué.
Un grincement sonore retentit tout à coup, tirant les deux frères hors de leurs rêveries. Charles tourna alors la tête et demeura interdit.
La même porte qui se trouvait il y a peu dans la grotte, se dressait désormais fièrement devant les deux jeunes hommes. Néanmoins, le métal brut qui la constituait avait été délicatement recouvert d’une fine pellicule d’or qui irradiait sa chaude lumière sur le sol gelé.
La majestueuse chaîne de montagnes qui toisait la steppe de glace, s’était effacée à la faveur d’un mur pharaonique qui semblait s’élever jusqu’aux cieux et dont les parois vermeilles brillaient d’un éclat sans pareil. Surplombant le rempart mordoré, un dôme d’or monumental éclairait la plaine transie tel un soleil resplendissant.
Un sourire radieux illumina le visage du lieutenant quand celui-ci reconnut la superbe structure qu’il avait vue en songe.
Séparant la porte en deux, une imperceptible fente s’était dessinée et lentement, les énormes battants glissaient sur la glace, entrouvrant un interstice duquel s’échappait une envoûtante lumière ambrée.
Charles souleva alors son frère et l’entraîna vers le fabuleux édifice.
- Où sont les autres ? demanda alors celui-ci d’une voix étonnement calme.
Les deux jeunes hommes se retournèrent et posèrent des regards empreints de sérénité sur le désert blanc où des myriades de leurs congénères venaient d’apparaître et s’éveillaient lentement à leur nouvelle réalité.
- En route pour le dernier continent, répondit le lieutenant, se sentant envahi d’une formidable allégresse.
Faisant volte-face, les deux frères partagèrent un regard complice et entrèrent dans la lumière.


FIN

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Message  Dixcents Mar 28 Mai 2013, 09:41

C'est l'histoire de Yasker qui découvre Nezeb lol!

je m'en tiens à 3 paraph / jour.. la suite demain Cool
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Message  Invité Mar 28 Mai 2013, 16:05

Tu serais pas un psycopathe de l'écriture toi ?! mdr ^^

Jolie Roman , j'en ferais la lecture aussi quand j'aurais + que 5 min a y consacrer, pour vraiment se mettre dedans.

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Message  Marocolo Mer 29 Mai 2013, 00:22

haha aucun souci, j'espère que ça vous plaira en tout cas:)

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